DE L’ECOLE ET DE L’EMANCIPATION
A la rentrée, un nouveau prof est arrivé, plus sévère encore. Ses 28 élèves préféraient rester à carreau. Il maintint les retenues du mercredi pour 5 d’entre eux, qui usaient déjà depuis de longs mois leurs fonds de culottes chaque semaine à tenter de résoudre des problèmes de robinet et de baignoire insolubles. Il imposa des interrogations plus dures encore avant les vacances de Noël et 5 autres échouèrent. Des tests de rattrapage sont prévus pour ces derniers avant les vacances de Pâques. Leurs parents les ont mis à l’école des devoirs mais certains de leurs camarades continuent à vouloir les entraîner dans des jeux de rue. L’un de ces petits camarades de jeux, aux parents catholiques, s’est vu tirer l’oreille et est dorénavant contraint de rester à la maison. Il y a quelques jours un des élèves a atteint les 18 ans, il vient désormais en classe avec une batte de baseball qu’il ne se donne même pas la peine de cacher. Un grand à moto rôde autour de l’école, il cherche à dealer avec le gamin de 18 ans qui n’a pas encore pris de décision. Le préfet a appelé les flics qui semblent avoir peur du gars à moto et qui se sont pour l’instant contentés de mettre en prison son petit frère sur délation d’un des éducateurs. Dans quelque mois, un autre élève va lui aussi atteindre la majorité. Certaines rumeurs disent qu’il va recevoir en cadeau un bazooka. Afin de calmer les tensions, le prof a fait appel au proviseur pour obtenir une autorisation de distribuer des friandises tous les jours mais les élèves ont passé l’âge des bonbons.